
5 min de lecture - Publié le 15 décembre 2025
La photogrammétrie dentaire s’inscrit aujourd’hui comme une technologie de référence dans le flux numérique implantaire, en particulier pour les réhabilitations complètes sur implants (arcades complètes, full-arch). Elle répond à une problématique centrale en implantologie prothétique : enregistrer avec une extrême précision la position relative des implants, condition indispensable à la réalisation de prothèses passives, durables et biologiquement compatibles.
La photogrammétrie est une technique qui permet de reconstruire un objet ou une scène en trois dimensions à partir de plusieurs photographies prises sous différents angles.
En dentisterie, et plus spécifiquement en implantologie, elle est utilisée pour capturer la position spatiale exacte des implants (distance, orientation, angulation) afin de concevoir des restaurations implanto-portées extrêmement précises.
Il existe une confusion fréquente entre :
En implantologie, le terme correct est bien photogrammétrie, car l’objectif n’est pas d’analyser la lumière, mais de mesurer une géométrie tridimensionnelle fiable.
Initialement utilisée dans l’aéronautique, la topographie ou l’architecture, la photogrammétrie a été adaptée au domaine dentaire pour répondre aux limites observées avec les empreintes conventionnelles et les scanners intra-oraux, notamment lors de réhabilitations de grande étendue. Elle s’est progressivement intégrée aux flux CFAO avancés dédiés à l’implantologie complexe.
Le principe fondamental repose sur la triangulation :
Ce calcul mathématique permet de reconstruire une géométrie 3D extrêmement stable, même sur de longues distances.
Les scanbodies jouent un rôle central : ce sont des éléments calibrés, vissés sur les implants, qui servent de repères géométriques standardisés. Leur forme connue permet au système photogrammétrique de déterminer avec précision :
Contrairement à un scan surfacique classique, la photogrammétrie ne cherche pas d’abord à reproduire les tissus, mais à figer la relation spatiale entre implants. Cette information est ensuite utilisée comme base fiable pour la conception prothétique.
En arcade complète, les scanners intra-oraux peuvent subir une accumulation d’erreurs liée à la reconstruction progressive de l’image. La photogrammétrie, en capturant des positions relatives globales, limite ces dérives et offre une meilleure justesse sur les longues portées implanto-portées.
Le terme scan 3D est générique et englobe plusieurs technologies.
La photogrammétrie est une sous-catégorie du scan 3D, dont la spécificité est l’utilisation de photographies multiples plutôt que d’une projection lumineuse continue. En implantologie, elle est orientée vers la mesure de positions, plus que vers la restitution de surfaces complexes.
Le scanner intra-oral excelle pour :
La photogrammétrie devient plus pertinente lorsque :
Les deux technologies sont souvent complémentaires, et non concurrentes.
Les empreintes conventionnelles restent utilisables, mais elles comportent :
La photogrammétrie vise à réduire ces variables dans les cas complexes.
Le CBCT fournit une information radiologique indispensable à la planification chirurgicale.
La photogrammétrie, elle, est une empreinte prothétique optique, utilisée après la pose implantaire pour la conception des restaurations.
Un ajustement passif signifie que la prothèse s’adapte sans contrainte mécanique sur les implants. En arcade complète, le moindre décalage peut générer des tensions. La photogrammétrie aide à sécuriser cet objectif en fournissant une base géométrique plus fiable.
Plus le nombre d’implants augmente, plus les erreurs s’additionnent. La photogrammétrie permet de maîtriser cette complexité, en conservant des relations spatiales cohérentes entre tous les piliers.
Un meilleur ajustement contribue à :
C’est l’indication la plus documentée : bridges complets transvissés, All-on-X, restaurations fixes sur arcade édentée, où la précision globale conditionne le succès du traitement.
Les systèmes Multi-Unit, très utilisés en full-arch, nécessitent une maîtrise fine des axes et des hauteurs prothétiques, ce que la photogrammétrie facilite.
Même en dehors du full-arch, les bridges longs bénéficient d’un enregistrement plus stable des implants.
Angulations marquées, accès limité, contraintes esthétiques ou fonctionnelles élevées : la photogrammétrie est particulièrement pertinente dans ces contextes.
Les données photogrammétriques sont conçues pour s’intégrer directement aux logiciels de conception assistée par ordinateur, servant de référence fiable pour la modélisation des armatures.
Le flux type combine souvent :
Un flux numérique structuré améliore la compréhension mutuelle, réduit les approximations et facilite la reproduction des cas complexes.
Bien maîtrisée, la photogrammétrie peut réduire les ajustements, les reprises et les itérations, ce qui est particulièrement précieux en full-arch.
La photogrammétrie est surtout pertinente lorsque la complexité implantaire augmente. Elle n’est pas toujours nécessaire pour des cas simples unitaires.
Particulièrement utile pour ceux qui pratiquent régulièrement des réhabilitations complètes ou multi-implants.
Elle apporte une base géométrique fiable pour la conception d’armatures complexes.
Plus le cas est complexe, plus la valeur ajoutée de la photogrammétrie devient évidente.
Non. Elle est le plus souvent complémentaire, chaque technologie ayant son domaine d’excellence.
Elle n’est pas obligatoire, mais elle est fortement recommandée dans de nombreux protocoles full-arch modernes.
La précision dépend du système, du protocole et de l’exécution clinique, mais elle est généralement supérieure aux empreintes optiques classiques en full-arch.
En implantologie avancée, elle est déjà largement adoptée et continue de s’imposer comme un standard de précision.

Qu’est-ce que la photogrammétrie dentaire ? Découvrez son principe, ses différences avec le scan 3D et ses applications clés en implantologie et arcade complète.
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